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Thierry Foucher – psychologue – psychanalyste

16 rue Emile Zola 95120 Ermont tél 06 68 38 62 22

12 février 2020
de Thierry Foucher
Commentaires fermés sur Être parent (2)

Être parent (2)

Si la psychanalyse peut répondre à la demande de conseils de parents qui font face au symptôme dont souffrent leurs jeunes enfants ( comportement, pipi au lit, colères, jalousie) ou parfois leurs adolescents, ça n’est jamais en donnant une recette qui pourrait s’appliquer à tous. Mais c’est essentiellement parce que son écoute ne s’arrête pas à la demande que formulent les parents.

La psychanalyse propose de comprendre les problèmes des enfants au regard de leur histoire singulière et de leur place dans la structure familiale. Pour certains parents, cela peut conduire parfois à évoquer leur propre enfance. Car la psychanalyse, plutôt que d’apporter une solution toute faite, doit permettre un questionnement. Elle cherche ce qui peut aider tel enfant à avancer et à grandir, ce qui ne pourra l’être avec tel autre. En effet, si le symptôme de l’enfant résiste parfois si bien, c’est qu’il est sérieux et concerne son histoire, toujours unique et particulière.

Ainsi à la demande qui lui est faite, la réponse de la psychanalyse ne peut être immédiate et donnée légèrement. Son sérieux se fonde sur l’importance des mots et le respect accordé à ce qui vient se dire lors de la consultation.

On comprendra, dans un monde qui supporte mal l’imperfection et où l’on espère un enfant sans problème, que les avis sur mesure qu’on trouve par ailleurs à foison dans les médias peuvent être ce à quoi s’attendent les parents dans le premier temps de la consultation

Mais les parents parfaits n’existent pas, la psychanalyse est aussi là pour les aider à l’accepter.

Thierry Foucher

http://espace-analytique.org

10 janvier 2020
de Thierry Foucher
Commentaires fermés sur Dépression : Peut-on en sortir?

Dépression : Peut-on en sortir?

Comprendre ce que vit la personne dépressive

Le problème de la dépression est épineux : désespoir, tristesse, ralentissement, grande fatigue, la dépression peut être accompagnée de moments d’angoisse difficiles à vivre et qui ajoutent au désespoir. Quelle qu’en soit l’intensité, et quelque soit la réalité et le contexte dans lequel vit la personne dépressive , elle est difficile à comprendre, à commencer par l’entourage, qu’il soit familial ou professionnel. Dépassé par la souffrance qui s’affiche et s’exprime, l’interlocuteur est souvent incrédule et ne pouvant la comprendre ( parce qu’il en constate l’ampleur mais ne peut en imaginer l’inconfort) se répand comme il le peut en conseils ou tente de ramener le dépressif à la raison, lui fait valoir tout ce que celui-ci ne semble pas voir autour de lui , essaie de le convaincre qu’il faut tenter de se réjouir de ce qu’on a, de beaux enfants, une femme ou un mari attachants, un métier intéressant … Et que la vie, au fond, ne devrait pas être aussi difficile que le déprimé semble la vivre et s’en plaindre. Ainsi la personne dépressive n’est pas crue, au sens où elle n’est pas entendue , ce qui ajoute de la douleur à la douleur. Non seulement elle n’est pas entendue ( dans sa souffrance) mais elle aurait tout à sa portée et tous les moyens d’échapper elle-même à ses problèmes.

Quelle aide trouver?

Si le conseil et la compassion font le quotidien de la personne dépressive, et dont elle sait l’abîme d’incompréhension dans lequel cela la plonge, elle peut être aussi elle-même dans une demande avide de solutions et de conseils qui la conduit parfois à de nombreuses consultations, dont elle espère un résultat rapide mais souvent décevant ( ou n’offre qu’un soulagement passager). Comme des portes qui à peine entrouvertes se referment, les demandes d’aide tous azimuts ajoutent à cette impression d’une spirale qui n’en finit pas de la faire souffrir. Ainsi, la personne dépressive craint aussi de ne plus jamais sortir de l’état psychique dans lequel elle se trouve.

On comprendra dès lors, à quel point le traitement de la dépression est une affaire délicate. Et ne peut conduire à une amélioration que s’il répond à un préalable indispensable , une condition sine qua non : Que la souffrance et la plainte puissent être entendues, avec patience, délicatesse et sympathie, parce qu’elle sont insupportables pour le patient en premier lieu, si incompréhensibles et au fond inacceptables d’un point de vue social.

Le traitement de la dépression, la condition de la parole

En effet, si la dépression effraie, elle va aussi à contre-courant de nos habitudes. Et dans une société où tout est vitesse, performance, profit, réussite, elle résiste et s’oppose. Rien ne semble la réduire, et rien ne peut la traiter ( la guérir ) d’une façon à la fois efficace et rapide. Et s’il ne faut surtout pas négliger le recours aux médicaments, car ils sont indispensables à rendre parfois la souffrance et l’angoisse moins insupportables, ils viennent en renfort ou en complément d’un traitement qui ne peut s’effectuer que dans le dispositif d’une relation soutenue avec l’analyste, dans la mesure où celui-ci est capable d’entendre ce qui ne peut l’être ailleurs dans la société.

Pour toutes ces raisons, le traitement que propose la psychanalyse ou la consultation avec un thérapeute qui se réfère à ce que peut nous dire la psychanalyse de notre rapport à l’autre et au monde, offre une alternative. Celle d’un lieu où la plainte peut être dite, entendue et acceptée telle qu’elle se présente, dans une relation humaine et dans le temps nécessaire qui le permet.

Ainsi la dépression demande de la patience, de la part du patient qui en manque car il désespère de cet état dont il demande à sortir, comme du thérapeute qui sait la longueur du chemin à parcourir – une patience difficile et partagée.

Elle demande d’être patients ensemble, dans le cadre convenu d’un cabinet, et dans une relation fondée sur le possible espoir de renouer avec la vie. Espoir que la personne dépressive n’a pourtant parfois plus.

S’informer


https://www.psychologue-valdoise.fr/(ouvre un nouvel onglet)

https://www.lexpress.fr/styles/psycho/depression-dix-signes-qui-ne-trompent-pas_1561763.html

http://www.info-depression.fr

https://www.marieclaire.fr/,depression-symptomes-traitements,842170.asp


24 septembre 2019
de Thierry Foucher
Commentaires fermés sur Etre Parent

éducation, comportement des enfants : consulter comme parent

Je suis parfois conduit à recevoir les parents seuls quand à l’occasion de la consultation la question de leurs difficultés et de leurs doutes arrive au premier plan, quand il s’agit de l’éducation et du comportement des enfants. On me demande conseil : Que faire quand les devoirs se passent mal? Dois-je punir? Il faut lui dire cent fois la même chose? Si je me fâche, ne vais-je pas le dégoûter? Si je m’énerve , le bloquer? Et j’en passe.

Quelle aide trouver?

Et si les conseils sont partout, même s’ils sont parfois judicieux mais parce qu’ils sont aussi le vecteur de la culpabilité (si j’ai tant besoin de conseil, c’est que je m’y prends mal) et touchent le narcissisme des parents, ils participent de leur désarroi.

Je propose donc de rencontrer les parents, non pas pour les guider, les conseiller ou leur donner la bonne recette (dont j’aurais le secret), mais sur la base de l’échange. Si tous les parents ont aujourd’hui conscience de l’importance de leur rôle, il n’est pas toujours facile de comprendre ce qui est nécessaire et primordial dans les problèmes que posent l’éducation de jeunes enfants (ce qui vaut pour et dans toutes les familles).

En effet, si depuis Françoise Dolto il est une personne à part entière, l’enfant a aussi besoin de limites et de ses parents pour les comprendre et les respecter. Et parce que pouvant apparaître comme contradictoires, répondre à ces deux conditions n’est pas chose si simple . Avec les parents qui se demandent comment faire avec leurs enfants dans des situations diverses et variées , parfois surprenantes (et chaque parent sait combien cela peut arriver ou se répéter dans une seule journée ! ) il s’agit de se demander quoi faire, pourquoi le faire, et d’une façon constructive. Et permettre ainsi aux parents qui ont choisi de me rencontrer de prendre eux-mêmes les choses en main.

Aller plus loin

En dehors d’une consultation de ce type , on peut réfléchir à la question de l’éducation et du comportement de ses enfants à la lecture des livres de Claude Halmos ( l’autorité expliquée aux parents , dis-moi Pourquoi- parler à hauteur d’enfant, grandir) , et Catherine Vanier ( qu’est-ce qu’on a fait à Freud pour avoir des enfants pareils ? ) auxquels je me réfère largement dans les consultations que je propose aux parents.

27 août 2019
de Thierry Foucher
Commentaires fermés sur Narcisse pour sortir de la norme et inventer sa vie

Narcisse pour sortir de la norme et inventer sa vie

Une série d’épisodes passionnants, signée Fabrice Midal pour qui veut se lancer dans une psychanalyse ou un travail thérapeutique qui s’y réfère.

La consultation

http://www.franceculture.fr/emissions/narcisse-accuse-non-coupable/narcisse-pour-sortir-de-la-norme-et-inventer-sa-vie

Via @radiofrance

16 novembre 2018
de Thierry Foucher
Commentaires fermés sur Qu’est-ce que je risque à m’engager dans une analyse?

Qu’est-ce que je risque à m’engager dans une analyse?

consultation/psychanalyse/psychothérapie de type analytique

Une question  que chacun peut se poser avant de se lancer dans l’aventure.  Il faut parfois  des années, de la lecture des premiers textes psychanalytiques abordés au lycée pendant la classe de philo jusqu’au jour qui conduit à passer la porte d’un analyste. Jacques André, dans son ouvrage « Psychanalyse, vie quotidienne », peut  répondre au patient dans les entretiens préliminaires, angoissé par la question de ce qu’il risque,  qu’il pourrait  « devenir un peu plus libre qu’avant ». Et c’est par le témoignage de son expérience de tous les jours , de petits  moments , d’une phrase seulement parfois  au fil des séances et des analysants, qu’il nous fait appréhender et sentir la singularité de la séance analytique. Vivant, stimulant, original, c’est  aussi un récit à recommander pour qui souhaite approcher une expérience encore  inconnue, avant de s’y exercer.

« Psychanalyse, vie quotidienne », par Jacques André, éditions Stock, 2015

20 novembre 2016
de Thierry Foucher
Commentaires fermés sur La femme qui tremble

La femme qui tremble

psychologie/symptôme/ adultes

Siri Hustvedt  est écrivain et vit avec son célèbre compagnon à Brooklyn. Elle est aussi la femme qui tremble, depuis qu’à l’occasion d’un discours à la mémoire de son père, alors  disparu depuis deux ans, elle est saisie de tremblements des pieds à tête ,  ce qui ne l’empêche pourtant pas de terminer son éloge sans que  sa faculté de parler en soit affectée. Etrange symptôme qu’elle essaye dès lors de comprendre et au sujet duquel elle va interroger tour à tour, psychiatre, neurologue et psychanalyste. Son parcours intéressera donc ceux qui souffrent d’un symptôme qui fait irruption de façon inattendue et, sinon brutale et inquiétante, tout au moins troublante, parfois au point de les empêcher dans la vie de tous les jours.

Prospect Street, Brooklyn

Prospect Street, Brooklyn

Siri Hustvedt est  convaincue que la maladie et  les symptômes sont indissociables de l’histoire du patient et si  elle s’est  naturellement intéressée à la psychanalyse – l’idée de devenir psychanalyste l’a effleurée –   elle ne pourra s’engager dans la cure par crainte dit-elle «  des recoins cachés de [sa] personnalité où [elle  n’a] pas envie de pénétrer« . Ce livre est donc aussi l’histoire d’une hésitation entre l’envie de comprendre et de se connaître, tout en le redoutant.

Alors que,  jeune homme,   je venais  en renfort travailler occasionnellement et pour mon grand plaisir à la  librairie « Le chant du monde » ( devenue aujourd’hui la librairie « Antipodes » à Enghien-les -Bains) , j’ai pu passer une après-midi en la compagnie de Siri Hustvedt à l’occasion d’une séance de dédicace pour ce qui était alors son premier livre. Nous avons sans doute eu cet  échange chaleureux et superficiel que  crée ce genre  de  rencontre hasardeuse, rien bien  sûr à propos de notre respective découverte de Freud, pour elle à l’âge de seize ans, pour moi tout juste un peu plus vieux. Elle n’était pas encore la femme qui tremble. De mon côté j’étais bien  loin d’imaginer devenir un jour  psychanalyste. Smoking, no smoking… Le livre  a été publié en  2009, je me demande parfois   où en est Siri Hustvedt de ses tremblements.

La femme qui tremble,  une histoire de mes nerfs, par Siri Hustvedt, éditions Actes Sud, 2010

22 septembre 2016
de Thierry Foucher
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Toc,toc,toc, petites peurs, angoisses ordinaires

psychologie/ petite enfance/peurs

Les peurs et les angoisses ordinaires que vivent nécessairement les jeunes enfants sont évoquées ici avec délicatesse, dans un récit d’une grande douceur. Nos héros, trois marmottes, que le brouillard menace de perdre dans la forêt, trouvent refuge dans une cabane. Mais peut-on s’y installer sans risque? A peine à l’abri, et pourtant bien au chaud sous la couette, les surprises et le frisson vont se succéder. L’angoisse finira par se dissiper, comme le brouillard à l’origine de cette histoire, pour laisser place au réconfort et à la joie d’être ensemble. Où l’on verra donc que l’inconnu peut réserver de très bonnes  surprises… A lire aux tout-petits à partir de 3 ans, après une bonne balade en forêt, au coin du feu ou près du radiateur.

Toc,toc,toc, Tan et Yasuko Koide, 1983, Paris, l’école des loisirs

toc,toc,toc

19 août 2016
de Thierry Foucher
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Parler à son enfant : comme à une grande personne?

 psychologie enfants / parents

Comment parler aux enfants, « les  considérer comme des personnes sensées, respectables et capables de comprendre ce qu’on leur dit, sans pour autant les prendre ( et surtout leur permettre de se prendre) pour des adultes ² » ? Voilà une question  moderne et complexe,  au centre des consultations qui concernent l’enfance et la petite enfance. Un casse-tête pour les parents, nous explique Claude Halmos, tant il est important de parler « vrai » tout en laissant à l’enfant sa place d’enfant. En effet, « s’adresser à l’enfant comme à une grande personne »² serait prendre le risque « de lui ôter  tout repère quant à la différence entre enfants et adultes »². Le désarroi n’est pas loin quand  cette frontière difficile à cerner conduit les parents  à l’incertitude, au  doute et parfois la culpabilité, sur la façon dont ils s’y prennent. Les repères que propose Claude Halmos  peuvent permettre à chacun de (re)penser sa place de parent. Essentiel.

² Halmos Claude Dis-moi pourquoi, parler à hauteur d’enfant, Paris, Fayard, 2012



10 juillet 2016
de Thierry Foucher
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Dis-moi, le « pipi au lit » ça s’arrête quand? Et comment?

psychologie petite enfance / enfants

Alors par quel tour de passe-passe, à  la lecture de ce petit livre qui traite du « pipi au lit », chaque  enfant qui vit cette difficulté se sentira « entendu »? En effet, page après page, les raisons pour lesquelles on peut souffrir d’énurésie nocturne sont évoquées comme  des invitations à réfléchir, dont l’enfant pourra se saisir si cette parole bienveillante et neutre, car elle n’encourage pas une explication plus qu’une autre, vient s’accorder à son vécu singulier et unique. Une lecture tout aussi précieuse  pour les parents qui veulent aider leurs enfants à grandir.

Pipi au lit par Catherine Dolto « Mine de rien » Giboulées, Gallimard Jeunesse

pipi au lit

Retrouvez la collection « Mine de rien » http://www.gallimard-jeunesse.fr/Catalogue/GALLIMARD-JEUNESSE/Dr-Catherine-Dolto-Mine-de-rien-Gibouleesà la page Lecture Jeunesse